Balade dans Paris, Reine absolue de l’Art déco
Paris 1925 : la ville se transforme en vitrine du monde moderne. Entre le Grand Palais et les Invalides, les pavillons scintillent comme des promesses d’avenir. Un siècle plus tard, l’élan de l’Exposition internationale résonne encore dans la pierre, dans les fresques, dans les salles de spectacle et jusque dans les vitrines des grands magasins. L’Art déco, style total et visionnaire, continue d’imprégner Paris de ses lignes géométriques et de son faste raffiné.
Prologue au MAD – Cent ans d’Art déco

Le voyage s’ouvre dans la nef du Musée des Arts décoratifs. Ici, le coup d’envoi est magistral : plus de mille pièces déploient toute la vitalité de l’Art déco, des meubles galbés de Ruhlmann aux verreries de Dunand, des bijoux Cartier aux textiles de Sonia Delaunay. Nous passons d’une cabine authentique de l’Orient-Express des années folles aux visions futuristes d’un train réinventé par Maxime d’Angeac, entre mémoire et projection. Tout est là : luxe, modernité, invention… l’Art déco dans sa pleine puissance fondatrice.
MAD PARIS (MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS)
Du 21 octobre 2025 au 26 avril 2026
107 rue de Rivoli, 75001 - M° Palais Royal (1/7)
Du mar. au dim. 11h-18h, jeu. jsq. 21h, fermé le lun.
Tarif : 15 € - TR : 10 € - Gratuit -26 ans
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La Samaritaine, entre deux styles

Symbole éclatant du passage de l’Art nouveau à l’Art déco, la Samaritaine juxtapose la façade végétale et foisonnante de Frantz Jourdain aux lignes droites et vitrées d’Henri Sauvage, ajoutées dans les années 1920. Ce grand magasin réunit dans un même bâtiment la luxuriance et la rigueur géométrique, offrant aux Parisiens une vitrine quotidienne de la modernité.
LA SAMARITAINE
9 rue de la Monnaie, 75001 – M° Pont Neuf (7)
L’Art déco réinventé par Vuitton

À deux pas de là, LV Dream joue la carte du luxe contemporain. Malles anciennes et créations actuelles se répondent dans une scénographie flamboyante : vitrines graphiques, lignes épurées, motifs géométriques. Ici, l’Art déco n’est pas un souvenir mais une source vive, qui continue d’inspirer la mode et les arts décoratifs.
LV DREAM
2 rue du Pont Neuf, 75001 – M° Pont Neuf (7)
Tous les jours de 11h à 20h
Entrée libre
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À la Bibliothèque Forney, le ton change. Dans l’écrin gothique de l’hôtel de Sens, pas de pavillons monumentaux mais l’intimité des vitrines. La Samaritaine, le Printemps, les Galeries Lafayette : derrière leurs façades, des artistes, décorateurs et artisans inventaient un art du quotidien. L’exposition réunit affiches, dessins, archives et pièces uniques qui racontent comment l’Art déco a glissé de l’exceptionnel vers la vie de tous les jours, nous offrant une esthétique à habiter.
BIBLIOTHÈQUE FORNEY
Du 4 novembre au 28 février 2026
1 rue du Figuier, 75004 – M° Saint-Paul (1)
Du mar. au sam. 13h-19h, fermé le dim. et le lun.
Entrée libre et gratuite
Le premier manifeste

Bien avant 1925, l’Art déco s’annonçait déjà avenue Montaigne. Avec le Théâtre des Champs-Élysées, inauguré en 1913 par Auguste Perret, Paris découvre son premier grand édifice en béton armé. Sa façade sobre, ses lignes géométriques et son absence de fioritures marquent une rupture radicale avec la Belle Époque. Ce bâtiment, qui vit résonner la musique de Stravinsky et la danse de Nijinski, devient ainsi le manifeste fondateur d’une esthétique nouvelle, annonçant la modernité Art déco.
THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES
15 avenue Montaigne, 75008 – M° Alma-Marceau (9)
Une double cathédrale de l’Art déco

Ils se font face depuis 1937, séparés par une allée mais nés du même souffle. Le Musée d’Art moderne et le Palais de Tokyo, inaugurés pour l’Exposition internationale, incarnent l’Art déco monumental dans sa version la plus solennelle. Colonnades, bas-reliefs, volumes démesurés : tout ici respire la volonté de Paris d’affirmer sa grandeur artistique à l’entre-deux-guerres. Côté MAM, les fresques flamboyantes de Dufy et de La Fresnaye embrasent encore les murs ; côté Palais de Tokyo, la même pierre claire accueille aujourd’hui l’art contemporain, comme si l’utopie des années 30 trouvait un prolongement dans l’expérimentation actuelle.
MUSÉE D’ART MODERNE DE PARIS / PALAIS DE TOKYO
11-13 avenue du Président Wilson, 75116 – M° Alma-Marceau (9) ou Iéna (9)
Le Palais triomphal

Face à la tour Eiffel, le Palais de Chaillot déploie ses ailes monumentales comme une scène ouverte. Construit pour l’Exposition internationale de 1937, il incarne l’Art déco dans toute sa puissance théâtrale : colonnades immenses, bas-reliefs, mosaïques et inscriptions dorées composent un décor total.
CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE
Du 22 octobre au 29 mars 2026
1 place du Trocadéro, 75116 – M° Trocadéro (6/9)
Tlj sauf mardi, 11h-19h, le jeudi jsq. 21h
Tarif : 13 € – TR : 10 € – Gratuit -26 ans
Voir l’Art déco en grand

Sous les voûtes monumentales du Palais de Chaillot, l’exposition de la Cité de l’architecture rend hommage à l’événement fondateur de 1925. Pavillons disparus, projets visionnaires, maquettes spectaculaires : tout un Paris éphémère reprend vie, du théâtre des Champs-Élysées de Perret aux audaces de Le Corbusier ou Laprade.
CITÉ DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE
Du 22 octobre au 29 mars 2026
1 place du Trocadéro, 75116 – M° Trocadéro (6/9)
Tlj sauf mardi, 11h-19h, le jeudi jsq. 21h
Le plus grand cinéma Art déco d’Europe

Boulevard Poissonnière, nul ne pourra échapper à sa façade monumentale aux lignes verticales, surmontée d’une tour qui semble défier le ciel. Inauguré en 1932, le Grand Rex est le plus grand cinéma d’Europe, temple Art déco qui crie son rêve dès la rue. Ici, l’Art déco se déploie dans sa dimension la plus populaire et fastueuse : un écrin de béton et de lumière, habité de colonnes majestueuses, de fresques inspirées des palais orientaux, de balcons dorés et de plafonds étoilés. Le cinéma devient cathédrale moderne.
LE GRAND REX
1 bd Poissonnière, 75002 – M° Bonne Nouvelle (8/9)
La symphonie cachée

Avec sa façade discrète du Faubourg Saint-Honoré, on ne soupçonnerait pas que la Salle Pleyel cache un joyau de l’Art déco. Inaugurée en 1927 par Jacques Marcel Auburtin, elle associe lignes géométriques, matériaux précieux et fresques décoratives dans une élégance sobre. Sa grande salle, conçue comme une coque de navire, offre une acoustique exceptionnelle qui fit d’elle le rendez-vous des plus grands orchestres.
SALLE PLEYEL
252 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 – M° Ternes (ligne 2)
Les fastes du marché

Au 76 rue du Faubourg Saint-Honoré, la Galerie Charpentier incarne l’élégance des années 30 : boiseries précieuses, volumes théâtraux, atmosphère feutrée. Haut lieu mondain hier, temple des enchères aujourd’hui avec Sotheby’s, elle garde intact le prestige d’un Paris raffiné où l’Art déco brillait autant dans les décors que dans les collections.
GALERIE CHARPENTIER (SOTHEBY’S)
76 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 – M° Miromesnil (9/13)
L’Art déco servi à table


Pause bienvenue sur le boulevard Raspail : derrière ses mosaïques et ferronneries, le palace mythique de la Rive gauche déploie l’élégance des années 30 jusque dans l’assiette. De Matisse à Joyce, les plus grands y ont eu leurs habitudes. Aujourd’hui encore, la brasserie prolonge l’esprit Art déco dans un décor restauré : marbres polis, miroirs d’époque et plats classiques revisités – sole meunière, homard flambé, soupe à l’oignon gratinée. Un voyage total, entre architecture et gastronomie.
HÔTEL LUTETIA
45 boulevard Raspail, 75006 – M° Sèvres-Babylone (10/12)
Plats à partir de 40 €
L’atelier Zadkine, en mode Art déco

À deux pas du jardin du Luxembourg, l’ancien atelier d’Ossip Zadkine s’ouvre sur une facette méconnue du sculpteur : son lien avec les arts décoratifs. Pour le centenaire, plus de 90 œuvres – sculptures, objets, mobilier – retracent les années 1920-1930, moment où Zadkine explore la laque, la dorure et la couleur, en dialogue avec des décorateurs comme Eileen Gray, Marc du Plantier ou André Groult. Parmi les pièces phares, l’Oiseau d’or, plâtre doré à la feuille, ou le Torse d’hermaphrodite, réalisé avec Groult, incarnent ce tournant décoratif. L’exposition évoque aussi la Pergola de la Douce France, édifice créé pour l’Exposition internationale de 1925, dont maquettes et esquisses rappellent l’ambition.
MUSÉE ZADKINE
Du 15 novembre 2025 au 12 avril 2026
100 bis rue d’Assas, 75006 – M° Vavin (4)
Du mar. au dim. 10h-18h, fermé le lun.
Tarif : 11 € – TR : 9 € – Gratuit -18 ans
L’écrin Giacometti

Quelques rues plus loin, la Fondation Giacometti s’installe dans un hôtel particulier signé Paul Follot, grand décorateur Art déco. Derrière la façade élégante, parquets, ferronneries et vitraux d’époque composent un décor précieux où dialoguent aujourd’hui les sculptures élancées de Giacometti. Un écrin raffiné, qui rend sensible la rencontre entre décor et modernité artistique.
INSTITUT GIACOMETTI
5 rue Victor-Schœlcher, 75014 – M° Raspail (4/6)
Tlj. sauf mar. 10h-18h
Tarif : 9 € – TR : 3 € – Gratuit - 18 ans
Et la lumière fut

Édifié en 1931 par l’architecte Michel Roux-Spitz, l’immeuble qui abrite l’Atelier Jean Perzel est en lui-même un manifeste Art déco. Son showroom dévoile une collection de luminaires emblématiques – appliques, lampadaires, plafonniers – toujours réalisés sur place avec le même raffinement depuis près d’un siècle. Ces créations intemporelles, qu’on retrouve au Musée d’Art moderne, à la Cité universitaire ou dans des ambassades parisiennes, rappellent combien la lumière fut l’un des luxes essentiels des années 30.
ATELIER JEAN PERZEL
3 rue de la Cité Universitaire, 75014 – RER B (Cité Universitaire)
Pause gourmande dans les Années folles

Petite escale à La Coupole, temple Art déco inauguré en 1927. Colonnes peintes par 33 artistes, mosaïques éclatantes, atmosphère étourdissante : on comprend pourquoi Picasso, Man Ray ou Joséphine Baker y avaient leurs habitudes. Aujourd’hui encore, on s’attable devant un plateau de fruits de mer ou on trinque avec un cocktail signature, comme le Simone B au gin et champagne, ou la MISTINGUETTE au citron et à la pistache. Ici, l’Art déco se vit autant qu’il se déguste.
LA COUPOLE
102 boulevard du Montparnasse, 75014 – M° Vavin (4)
Bar à huîtres à partir de 20 € les 9 - Cocktails à partir de 13,50 €
Quand l’Art déco s’orne d’exotisme

À l’est de Paris, le Palais de la Porte Dorée se déploie comme un manifeste sculpté. Construit pour l’Exposition coloniale de 1931, il érige ses bas-reliefs monumentaux d’Alfred Janniot en fresque vivante : éléphants, palmiers, coraux, tout un bestiaire exotique gravé dans la pierre. À l’intérieur, marbres, mosaïques et ferronneries composent une immersion totale, rappelant combien l’Art déco savait marier le monumental et le décoratif.
PALAIS DE LA PORTE DORÉE
293 avenue Daumesnil, 75012 – M° Porte Dorée (8)
Boulogne, l'autre capitale de l’Art déco

Sur 3000 m², le musée des Années 30 nous plonge dans un Boulogne-Billancourt transformé en capitale de l’Art déco. Peintures, sculptures, meubles, maquettes et archives d’architecture recréent l’effervescence de l’entre-deux-guerres. Nous y croisons les toiles de Maurice Denis, les sculptures monumentales de Landowski, les frères Martel ou Despiau, les meubles raffinés de Ruhlmann, Leleu ou Sue et Mare. Entre réalisme social, art sacré renouvelé et modernité triomphante, nous observons le miroir d’une époque qui croyait au progrès par l’art et l’élégance.
MUSEE DES ANNEES 30
28 av. André Morizet, 92100 Boulogne-Billancourt – M° Marcel Sembat (9)
Du mar. au dim. 11h-18h, fermé le lun.
Tarif : 5 € – TR : 3,50 € – Gratuit -18 ans
Bouquet final aux Folies Bergère

Ultime étape de cette balade, les Folies Bergère. Leur façade monumentale en mosaïque dorée, chef-d’œuvre Art déco signé Maurice Pico en 1926, brille comme un totem de fête dans la nuit parisienne. À l’intérieur, tout respire l’élégance géométrique : les ferronneries stylisées, les miroirs infinis, les lignes pures qui encadrent la scène. C’est ici que Joséphine Baker, vêtue de sa fameuse ceinture de bananes, fit scandale et entra dans la légende, transformant le lieu en symbole absolu des Années folles. Aujourd’hui encore, la salle conserve ce parfum d’extravagance, entre velours et dorures, comme une invitation à plonger dans l’ivresse nocturne des années 1920.
FOLIES BERGÈRE
32 rue Richer, 75009 – M° Cadet (7) / Grands Boulevards (8/9)