Tout commence par un regard. Un regard flottant, sans visage. Un portrait sans modèle, suspendu dans l’épaisseur du silence. Pour ouvrir le bal des célébrations de son cinquième centenaire, le château d’Azay-le-Rideau donne carte blanche à l’artiste allemand Volker Hermes, avec une exposition inédite et sensible, intitulée Portraits cachés. Dans les appartements restaurés du château, les toiles de l’artiste se glissent entre les murs d’époque, composant une galerie de visages imaginaires, d’absences dessinées, de souvenirs flous. À ces créations contemporaines répondent quelques portraits anciens issus des collections du Centre des monuments nationaux, choisis pour leurs regards effacés, leur énigme silencieuse. L’ensemble forme un parcours suspendu entre fiction et mémoire, lumière et effacement, passé et invention. Une exposition comme un murmure, qui convoque les présences invisibles des lieux, ses traces humaines et ses fantômes tendres, pour fêter les siècles sans les figer. Une manière de redonner souffle à ce lieu d’exception, mais aussi d’interroger ce que signifie encore, aujourd’hui, habiter un monument.

A vos agendas !

Azay sous les étoiles
Cet été, le château se métamorphose à la nuit tombée en théâtre de lumière. Projections architecturales, narration sonore, fantômes d’archives et fragments de mémoire composent une déambulation inédite dans les salles du monument.
Les soirée d'Azay
Du 12 juillet au 26 août, du mer. au sam.

Un cinquième centenaire en fête !
Spectacles, opéras, animations historiques, flâneries nocturnes, bal au thème de la Renaissance, la magie d’Azay devient le décor d'une mascarade estivale enchanteresse, entre château et ciel d’été.
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Le Saviez-vous ?
Tout commence autour de 1523, quand Gilles Berthelot, riche financier de François I^er, décide de se faire construire une demeure fastueuse sur les rives de l’Indre. Le site est idéal : une île naturelle, des sources, des arbres, de l’eau à perte de vue. Le château surgit alors dans un style résolument neuf, mêlant tradition médiévale et influences italiennes. Azay devient l’un des premiers exemples du goût français pour les loggias, les volutes sculptées, les tourelles d’angle non défensives, l’art du paraître. Mais l’ambition de son maître l’emportera : accusé de malversations, Berthelot fuit, le château est confisqué par la Couronne. Déjà, Azay porte en lui ce souffle de fragilité, cette beauté presque orpheline.

CHÂTEAU D’AZAY-LE-RIDEAU
Du 28 juin au 2 novembre 2025
19 rue Balzac, Azay-le-Rideau