Chine, Empreintes du passé
MUSEE CERNUSCHI
Jusqu’au 15 mars 2026
Tout part d’une curiosité acharnée : des lettrés et des moines qui, du tournant des XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles jusqu’au milieu du XXᵉ, arpentent montagnes, temples et cimetières, appliquent du papier humide sur la pierre, frottent l’encre, et font surgir l’envers des signes.
L’estampage, d’abord outil de relevé, se met à valoir pour lui-même : lacunes lumineuses, noirs mats, accidents du relief composent une syntaxe plastique neuve. La « science des métaux et des pierres » (jinshixue) cesse d’être une érudition de cabinet ; elle devient regard et style.
Le musée Cernuschi orchestre cette bascule en quelque 150 pièces rares – estampages encrés, peintures, calligraphies, sceaux, bronzes, céramiques, livres et photographies – qui montrent comment l’étude des inscriptions archaïques a refondu l’ensemble des arts lettrés. La calligraphie emprunte ses angles aux caractères gravés, la peinture adopte la coupe, l’ellipse, l’économie du signe, l’art du sceau assume une rudesse volontaire devenue classicisme. Même les arts décoratifs se calent sur cette musique brève : miroirs, coupes, monnaies et objets usuels relisent l’ancien par la vigueur du motif. Une leçon d’œil et de matière, d’une actualité désarmante.
MUSEE CERNUSCHI
Jusqu’au 15 mars 2026
7 avenue de Vélasquez, 75008 - M° Villiers (2/3)
Du mar. au dim. 10h-18h - Fermé lun.
Tarif : 12 € - TR : 10 € - Gratuit -18 ans







