Il était une fois, Sergio Leone

Du 10 octobre 2018 au 27 janvier 2019 -  
Cinémathèque française //

 

35

« Western spaghetti » : un terme que l’on a déjà tous entendu, qui nous laisse perplexe ou nous amuse. Mais connaissez-vous la définition de cette formule peu vendeuse ? C’est au début des années 60 qu’elle fut donnée par dérision à un pan du cinéma italien : leurs westerns concilient alors ce cinéma de genre – dont les italiens sont friands – et un cinéma plus politique, en réaction aux idéologies. « Spaghetti » signifierait ainsi « lucidité ». Il va sans dire que le réalisateur Sergio Leone, dont la rétrospective à la Cinémathèque présente l’art de ce cinéaste désormais culte, détestait cette expression. Exposer Sergio Leone, c’est donc montrer en premier lieu un tournant décisif dans le genre du western : il s’agissait de faire de ce fantasme hollywoodien, jusqu’ici pur produit des studios américains, une affaire sérieuse où l’histoire, la géographie et les références culturelles ne restent plus sur le banc de touche. Ainsi, impossible d’ignorer les origines de cette vaste nation, construite aux dépens de la civilisation indienne. Pour une poignée de dollars (1964), Le Bon la brute et le truand (1966) ou Il était une fois dans l’Ouest (1968) : de ces films aujourd’hui mondialement connus, s’opère à l’époque un changement dans l’imaginaire collectif. Car derrière les vastes paysages ocre, l’humour cynique et la rudesse tapageuse, le public y décela une certaine mélancolie, celle de ses propres racines – sombres. Une trivialité sublimée cependant par la lenteur des plans, les expressions suspendues de Clint Eastwood et les compositions d’Ennio Morricone. Et si finalement les spaghettis menaient au lyrisme ?

Autour de l'exposition :  Du 21 au 26 novembre, la Cinémathèque française met le compositeur de génie Ennio Morricone à l'honneur, à l'occasion du dernier concert parisien du musicien qui fut aux manettes de la bande-son des films mythiques de Sergio Leone, Quentin Tarantino, Brian De Palma, Bud Spencer et Pier Paolo Pasolini, Tinto Brass ou encore Terrence Malick. Fêtant en ce mois de novembre 2018 ses 90 ans, ce dernier géant toujours actif d’un « âge d’or » de la musique originale au cinéma sera célébré à travers la projection de 12 des films auxquels il a collaboré lors de son immense carrière. Ennio Morricone sera présent pour une masterclass animée par Frédéric Bonnaud et Stéphane Lerouge, jeudi 22 novembre à 20h. Son intervention sera suivie de la projection d’Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon d’Elio Petri. Immanquable !

> Plus d'informations sur cette rétrospective événement

 

9

This exhibition presents a Sergio Leone’s retrospective and all his movies, to explain the “western spaghetti” a genre film came from Italy in the 60’s.

> Découvrez en images la rétrospective Sergio Leone à la Cinémathèque française


Vous aimerez aussi…

Design-Miami-Paris-stand-1-1
  • Actu
  • Contemporain

Nos 2 salons d'art contemporain incontournables

Paris célèbre l’avant-garde du design et de l’image contemporaine. Entre l’élégance du Faubourg Saint-Germain et l’atmosphère monumentale de la Salpêtrière, deux rendez-vous incontournables font…

Verdier-1
  • Découverte
  • Contemporain

Le silence et la couleur

Cité de l’architecture et du patrimoine 
Du 22 octobre 2025 au 16 février 2026

À la Cité de l’architecture et du patrimoine, les voûtes médiévales se chargent d’une intensité nouvelle. Fabienne Verdier y installe Mute, quarante toiles monumentales qui semblent suspendues entre…

Vue de l'exposition (8)
  • Contemporain
  • Découverte

Nos images du Zoo Art Show, le nouveau musée d'art urbain

ZOO ART SHOW PARIS
Jusqu'au 21 décembre 2025

À ne pas manquer ! Le Zoo Arts Show s'installe à La Défense. Avec 4000 m² d'espace, ce musée s'annonce comme une expérience immersive dans l'art urbain.

CHRISTOPHER LE BRUN COMMUNICATION_00000000-046c-7fc4-0000-00000001e0b5
  • Contemporain
  • Gratuit

Moon Rising in Daylight : Christopher Le Brun 

GALERIE ALMINE RECH 
Du 18 octobre au 20 décembre 2025

Il y a dans la peinture de Christopher Le Brun une façon rare d’habiter la lumière. L’artiste britannique, ancien président de la Royal Academy of Arts, poursuit à Paris une quête presque métaphysique : celle d’une « peinture pure », affranchie de récit, d’image ou de message, qui ne parle qu’à l’œil et à l’âme.